Bonnes pratiques zéro pesticide dans les communes
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L’abandon des pesticides dans les villes est une question de bon sens. D'autant qu'il permet la croissance spontanée d’organismes végétaux. L'idée de laisser quelques plantes sauvages pousser sur la chaussée, le long des trottoirs et dans les cimetières fait progressivement son chemin dans les mentalités. Il est à espérer qu'un jour, nous verrons une vraie nature se développer dans les villes.
« Plus j’en savais sur l’utilisation des pesticides, plus j’étais horrifiée. Je me suis rendu compte qu’il y avait là de quoi écrire un livre. Ce que j’ai découvert, c’est que tout ce qui comptait le plus pour moi en tant que naturaliste était menacé et que je ne pouvais rien faire de plus important. »
Si nous voulons aller au-delà d'un simple greenwashing, les démarches, afin de devenir une commune zéro pesticide impliquent que tous les acteurs de la société s'unissent dans un effort commun, en ce compris les citoyens, les associations sportives et les régions. Cependant, il est impératif que les décideurs politiques et les législateurs prennent les devants. Car c'est en ouvrant la voie que les autres suivront.
Photo © Courtesy of Martin Dermine
Vous trouverez dans ce document de nombreux exemples concrets de villes, des recommandations utiles, ainsi que des pistes sur la manière dont les acteurs de terrain peuvent prêter main-forte durant la transition vers une commune zéro pesticide. Vous pouvez également regarder les vidéos de notre colloque pour découvrir ce qui ce fait déjà partout en Europe.
« Nous, petites, moyennes et grandes communes et villes d'Europe, avons une responsabilité vis-à-vis de nos enfants et petits-enfants et ce, dans beaucoup de domaines. Un de ces domaines est un monde sans pesticide. Cela peut sembler être une déclaration fracassante, mais en réalité, renoncer aux pesticides requiert un courage politique et budgétaire somme toute très relatif.
Nous, commune de Haaren, dans la province du Brabant-Septentrional aux Pays-Bas, en sommes la preuve depuis plusieurs années. Nous ne sommes que 14 000 habitants, répartis sur un très grand territoire. Nous avons beaucoup d'agriculteurs, une industrie arboricole florissante et quatre petits villages qui forment notre commune.
Nos habitants ont toujours été proches de la terre, mais pendant longtemps nous n'avons fait aucun effort pour réfléchir à l'environnement et à un avenir durable.
Alors, nous avons choisi de nous fixer un objectif. Un objectif simple. Simple à communiquer, simple à contrôler. Une gestion sans pesticide des espaces publics ; une gestion sans pesticide de tous nos terrains de sport, espaces verts et autres.
En d'autres termes, une commune zéro pesticide pour nos citoyens, leurs enfants et leurs petits-enfants ; aujourd'hui et pour l'avenir.
Notre objectif s'est ainsi transformé en défi, d'abord pour l'industrie et les laboratoires de notre communes ; ensuite pour les utilisateurs des terrains de sport, les responsables des clubs et enfin pour notre propre personnel d'entretien.
Nous avons clairement déterminé que la date butoir serait le 1er janvier 2015, et que cette date NE bougerait PAS, contre vents et marées. Non pas parce que nous le souhaitions en tant que politiciens et gestionnaires publics, MAIS bien parce que nous le souhaitions collectivement, à savoir chacun des 14 000 habitants de notre commune.
Les laboratoires se sont attelés à la tâche, tout comme les groupes de travail et les nombreux volontaires. Chacun cherchait des alternatives aux pesticides, soit en changeant les procédures de maintenance, soit en utilisant des méthodes naturelles pour contrôler la croissance des plantes indésirables, et ainsi de suite.
En tant que responsable de ce choix politique, ma “seule” tâche a été de convaincre mes administrés de l'opportunité que nous avions de pouvoir réellement faire la différence pour notre futur. C'était facile. J'ai dû me déplacer une cinquantaine de fois ; c'est bien peu de chose. Quelque chose était en train de bouillonner, quelque chose était en train de grandir… La population a commencé à saisir l'utilité de ce défi.
J'ai souvent utilisé les paroles d'une chanson de Peter Gabriel lors de mes discours, afin de motiver les gens et de les rallier à notre vision.
Nous y sommes arrivés, et ce, six mois plus tôt que prévu. »
Contact : Eric van den Dungen - vandendungen@home.nl - +31653144157
L'administration publique doit prendre les devants de la transition. Il est utile qu'elle rédige des documents à destination des ses administrations locales (directives, idées, pistes...) Elle doit aussi inviter ses partenaires, principalement les jardiniers, à donner des conseils techniques durant cette période transitoire.
En Flandre :
En Wallonie :
Il y a aussi FEREFEC Bretagne, un guide des alternatives au désherbage chimique dans les communes. Ce guide explique également les stratégies de changement, la communication et il énumère les avantages et inconvénients de tous les types de désherbage ainsi que leur coût.
Bruxelles Environnement, l'administration régionale de Bruxelles, gère 2210 hectares de terrains, dont 400 ha de parcs, 1685 ha de forêts et 125 ha de réserves naturelles (Source : Rapport sur l'état de l'environnement, 2001). Cela ne représente pas moins de 80 % des parcs, jardins et forêts accessibles au public dans la région de Bruxelles-Capitale (2779 ha). Ces vingt dernières années, ces zones ont été gérées selon une approche différenciée et respectueuse de l'environnement afin qu'elles puissent être utilisées parallèlement pour des objectifs environnementaux, esthétiques, pédagogiques, récréatifs et sociaux.
Beaucoup d'espaces verts sont équipés de chemins pour les piétons et les cyclistes, des aires de jeux et de bancs pour permettre aux usagers de se reposer. Une méthode plus écologique de la gestion de l'espace est à privilégier là où la nature peut s'épanouir sans l'usage de pesticides. Cette méthode est favorable aux fleurs sauvages, aux bassins naturels, aux zones boisées plus sauvages ainsi qu'aux refuges pour différents types d'animaux. Tout ceci renforce la biodiversité.
Dans certains espaces verts du centre de la ville, cette approche « naturelle » ne peut être mise en place. Une approche plus « horticole » sera privilégiée dans les petits parcs, ces lieux hautement populaires de socialisation, et dans les parcs patrimoniaux du centre qui attire les touristes en raison de leur historicité. Une équipe technique de quatre-vingts personnes s'emploie à éviter l'usage des pesticides. Les nombreuses aires de jeux gérées par Bruxelles Environnement sont également zéro pesticide. Cette philosophie a été mise en place bien avant la Réglementation sur les pesticides, qui a officiellement interdit l'usage de ces produits dans un périmètre de 10 m autour de ces aires de jeux qui sont souvent fréquentées par des groupes vulnérables.
Les 2000 sites, réserves naturelles et forêts Natura 2000 (qui font l'objet de mesures de protection spécifiques pour des raisons de conservation naturelle) sont gérées depuis longtemps sans pesticide. Cette interdiction a été formalisée dans la Régulation Nature du 1er mars 2012 et réaffirmée par la Réglementation sur les pesticides du 20 juin 2013.
Vingt ans de gestion écologique… S Kempeneers
Beaucoup de municipalités utilisent leur page d'accueil sur le site internet de leur commune. Parmi elles :
La presse locale est aussi un bon moyen d'informer les résidents. Par exemple :
Des communes danoises et néerlandaises s'associent avec les compagnies des eaux pour conscientiser les citoyens aux dangers des pesticides. La vidéo de Rien Kippen en est un bon exemple.
Les pesticides les plus utilisés dans les espaces publics sont les herbicides. Afin d’atteindre le zéro pesticide, il est souhaitable de réfléchir, avant toute chose, à la nécessité de désherber. Peut-on laisser se développer la flore spontanée à certains endroits ? Pose-t-elle des problèmes importants d’esthétisme, de sécurité (sol glissant, entrave à la visibilité…) ou de santé publique (pollen hautement allergisant, plantes dermocaustiques…) ?
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Avant d’envisager les techniques de lutte, il est fondamental de privilégier des méthodes préventives. La conception, l’aménagement ou le réaménagement des espaces verts et des espaces publics seront très importants afin de réduire, au besoin, l’implantation de la végétation spontanée et rendre possible l’utilisation des méthodes de lutte alternatives.
Le paillage est une solution rapide, mais limitée dans le temps. Le mieux est d’investir dans une plantation plus dense ou dans des plantes couvre-sol.
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L'utilisation de plantes couvre-sol permet de limiter l'entretien des zones les plus difficiles d'accès comme les talus ou les zones situées au pied des arbres et arbustes. Elles permettent une meilleure infiltration des eaux de pluie et limitent l’érosion en stabilisant les terrains, et ne sont pas dénuées d’intérêt esthétique et paysager.
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Avant de planter, il faut prendre le temps de bien les choisir en fonction du type de sol, de l'exposition, de la disponibilité en eau et de l'effet attendu, tant visuel que physique.
La plante couvre-sol doit se propager facilement sans pour autant être envahissante (il ne faut pas remplacer un besoin de désherbage par un autre). Les plantes exotiques invasives (Cotoneaster horizontalis) doivent absolument être évitées et remplacées par des alternatives indigènes, adaptées aux conditions locales et favorables à la biodiversité. Les plantes non indigènes (cultivars, variétés exotiques horticoles) pour autant qu’elles ne soient pas invasives et qu’elles présentent un intérêt pour la faune (fleurs, fruits, pollen, nectar, etc.) peuvent être utilisées avec parcimonie dans les espaces à vocation ornementale. Les surfaces importantes devraient de préférence être plantées d’espèces indigènes ou de prairies fleuries.
La prairie fleurie est composée d'un mélange de plantes annuelles et vivaces pour assurer sa pérennité et sa floraison une bonne partie de l'année. La plupart du temps, elle est semée, mais elle peut également être spontanée. Elle est plus naturelle et représente moins de risques d'importer des plantes invasives ou des variétés ornementales de faible intérêt écologique. Elle nécessite moins d'entretien.
Photo © Josephat, Schaerbeek
La prairie est souvent implantée dans des zones de grandes superficies afin de gagner du temps dans l'entretien des espaces verts et espaces liés à la voirie, ou dans de petits espaces fastidieux à désherber comme le pied des arbres.
Au parc Josaphat de Schaerbeek, les prairies fleuries ont été dans un premier temps semées là où la tonte était compliquée, car trop pentu ou aux endroits clôturés autour des plans d'eau. Bien que les prairies fleuries ont été plantées en respectant les principes naturels, le parc Josaphat à Schaerbeek a quand même été élu le parc préféré des Bruxellois en 2014.
Cela n'est pas toujours simple, car Zied, le conservateur du parc, doit jongler entre le respect des normes propres à ce parc historique, l'obligation de gérer sans pesticides, les impératifs agronomiques et les plaintes de certains usagers. Pour ces dernières, Zied mise sur l'information tant au moyen des panneaux que d'échanges verbaux, en mettant l'accent sur l'aspect paysager du parc. Chaque année, il revoit ses plans de gestion en tenant compte de l'évolution des mentalités, en ayant toujours en ligne de mire une empreinte écologique plus basse, mais aussi le bien-être de ses jardiniers.
On peut aussi opter pour une pelouse fleurie pour une zone qui nécessite un visuel plus entretenu. Elle résiste aux tontes régulières et en les espaçant suffisamment, elle permet de nourrir les pollinisateurs.
Les abeilles, ainsi que tous les pollinisateurs en général, ont besoin d’un habitat approprié (bois en décomposition, tiges creuses, tas de terre, rocaille…), d’une source de nourriture suffisante (pollen et nectar provenant d’une grande variété de fleurs), ainsi que d’un environnement non contaminé.
Photo © Commune de Beersel
Le nombre et la diversité des pollinisateurs influencent fortement la biodiversité végétale et réciproquement, ce qui in fine contribue à développer la biodiversité dans son ensemble (autres insectes, oiseaux, amphibiens, mammifères…) Les pollinisateurs sont aussi fondamentaux dans la production alimentaire, puisqu’ils participent à la reproduction de la majorité des plantes cultivées (graines, fruits…)
Une visite sur le site bilingue français/néerlandais vivelesabeilles.be permettra d'approfondir le sujet. Cette page présente une excellente synthèse des actions à entreprendre, mais également des activités en cours à différents niveaux (communal, régional…)
« Il y a plus d’abeilles parce qu’il y a plus de fleurs sauvages, et il y a moins d’herbe à couper : c’est notre slogan “plus d’abeilles – moins d’herbe à couper” et donc moins de déchets verts à composter également.
Nous avons élaboré un important plan pour les abeilles. Nous le présentons actuellement dans plusieurs endroits en Flandre. C’est un projet unique.
Nous avons mené une étude dans notre commune et nous avons découvert des espèces d’abeilles que des chercheurs sont venus examiner. Les résultats de cette étude nous aident à établir un plan de gestion adapté des espaces verts dans toute la commune. »
Exemples de plantations favorisant les abeilles dans la commune de Beersel © commune de Beersel
« La principale motivation a été la protection de l’environnement et des cycles de la vie – cycle de l’eau… Et également la santé publique.
Le principal obstacle a été de changer la mentalité des gens, qui sont très conservateurs. Nous avons dû les conscientiser. Une fois qu'ils sont informés, ils acceptent les changements plus facilement. Nous avons participé à un atelier à Saint-Nicolas avec les ouvriers de la commune, où ils ont déjà fait de gros progrès, ce qui a beaucoup aidé à les informer. Cela a aussi aidé dans la communication avec la population.
Pour convaincre les citoyens, une bonne campagne d’information est nécessaire !
La prochaine étape est de convaincre les citoyens de faire de même dans leurs jardins.
Nous progressons, étape par étape ! »
L’idéal est de les produire sur place, afin d’avoir toutes les garanties concernant la non-utilisation des pesticides durant tout le processus.
Photo © Courtesy of Commune de Beersel
« À Namur, 140 000 plants poussent dans les serres de nos espaces verts chaque année. Pour les annuelles, ces plants sont soit produits directement par les jardiniers des espaces verts par semis ou bouturage, soit achetés sous forme de petites plantules qui sont alors repiquées. Les vivaces quant à elles, sont choisies sous forme prête à planter.
Les jardiniers ont commencé à utiliser des méthodes alternatives de contrôle des maladies et des ravageurs dès 2001. La principale motivation a été la santé du personnel. Mais, comme il est difficile d’utiliser des auxiliaires de lutte (des insectes qui sont des parasites pour les insectes ravageurs), des produits plus naturels ont été choisis. Depuis deux ans, les jardiniers ont recourt à des purins de plantes : prêle, ortie, consoude, fougère. Cela permet de contrôler les ravageurs, mais aussi de renforcer la vigueur des plantes, qui sont alors plus à même de résister aux maladies et aux ravageurs. »
Source :Muriel Guyot, éco-conseillère de la ville de Namur
« Ecoflora est une pépinière particulière qui ne produit que pour les équipes de gestion des parcs et des jardins respectueux de l'environnement.
Notre gamme de produits compte 500 espèces de plantes indigènes, la plupart vivaces, et près de 120 plantes aromatiques et variétés de légumes anciens. Nous offrons également une rangée de bulbes biologiques à naturaliser, la plupart sont des espèces indigènes.
Bien que les plantes sauvages soient notre passion et notre spécialité, nous offrons également un certain nombre de plantes non indigènes, qui sont des ajouts utiles aux espaces verts écologiques. Nous essayons autant que faire se peut d'utiliser des plants produits localement.
Vous pouvez compter sur notre expertise si vous désirez créer une prairie fleurie. Nous avons dix-neuf ans d'expérience dans ce domaine. Nos mélanges uniques, composés uniquement de variétés indigène et sauvage, sans graminées, peuvent s'adapter à des situations différentes et dans des lieux différents.
Ecoflora travaille avec les départements nature de nombreuses communes de Belgique. »
Source :Olivier Gengoux, Ecoflora
La formation : pour former les jardiniers à la culture biologique, un petit espace de production locale est suffisant. Choisir les plantes, les semer et ensuite le planter permet de mettre en pratique sur le terrain des informations reçues pendant la formation ;
La motivation : le fait de partir de la graine jusqu'à la plantation permet de créer un lien plus fort, surtout si le processus est accompli dans son intégralité par les jardiniers ;
L'écologie : les plantes produites sont souvent indigènes, adaptées aux conditions de plantation, plus robustes et sans recours à des produits chimiques. La production locale en circuit court a un fort impact positif du point de vue de l'environnement parce qu'on élimine l’étape du transport des plantes. »
Source :Filippo Dattola, La pousse que pousse
Après avoir effectué un inventaire de toutes les zones à traiter et avoir analysé la situation, il paraîtra évident que certaines zones n'ont pas besoin d'être désherbées, à condition d’être aménagées en conséquence.
Photo ©
D’autres espaces, plus prestigieux, pourront alors concentrer le temps et la main-d’œuvre économisées ailleurs (comme les cours de l’hôtel de ville, monuments et places commémoratives…)
Si cela paraît évident aux yeux des gestionnaires des espaces verts, ce n'est pas pour autant que ce sera directement bien perçu par la population. Là, une bonne communication doit prendre le relais (voir section sur la communication).
Au lieu de se battre contre le piéton et de l'obliger à passer à certains endroits, les gestionnaires du parc Josaphat ont décidé de profiter du haut pouvoir de tonte du piéton. Les avantages ? Plus d'énergie perdue à canaliser les piétons. Et là où ces derniers passent, plus besoin de tondeuse ni de pesticides. Comme le dit Filip de la cellule pédagogie du parc de Schaerbeek, « Nous ne sommes pas là pour couper, mais pour ouvrir la voie… »
Différents types de désherbages peuvent être envisagés suivant le type de surface et la superficie à désherber, ainsi que la facilité d’accès. Les principales méthodes sont le désherbage mécanique (balayeuse, tondeuse, au jet d’eau ou au karcher) et thermique (à flamme directe, à air chaud, à infrarouge, à eau chaude, à vapeur ou à mousse chaude). Il est très tendance actuellement de retourner à la binette et d’avoir recours à une formation pointue des jardiniers afin qu’ils soient capables de diagnostiquer rapidement une espèce indésirable. Le coût d'investissement est faible et les résultats de plus en plus probants.
The golf of Samsø (Denmark) – Photo © Thomas Friis Pihlkjær, chefgreenkeeper Samsø Golfklub
Des recherches sont en cours pour évaluer les méthodes les plus efficaces et mettre au point de nouvelles méthodes. Celles-ci sont discutées et présentées aux utilisateurs lors de workshops.
Le projet de recherches STERF, en collaboration avec les parcs et le secteur du golf, les universités, les instituts de recherche et les autorités des pays nordiques indique sur son site internet sa volonté « de prendre nos responsabilités afin que la recherche et le développement, qui sont cruciaux dans la lutte antiparasitaire intégrée (LAI), soient coordonnés et instaurés. Nous souhaitons également donner accès à ces innovations à tout un chacun. » C'est comme cela que trente ans de résultats de recherches sur les gazons d'agrément dans les pays nordiques ont permis la publication récente d'un guide sur le gazon.
Il se concentre sur les espèces recommandées pour les pentes couvertes d'herbages, les gazons, les terrains de football et les parcours de golf.
Les plantes invasives sont des plantes qui prolifèrent en dehors de leur zone de répartition naturelle, à tel point qu’elles nuisent à notre flore locale.
Photo © R Tanner, CABI
Il faut éviter de nouvelles introductions et privilégier les plantes indigènes ;
Il est nécessaire de vérifier la provenance des terres et éviter de déplacer de la terre infestée ;
Il est impératif d'apprendre à reconnaître les plantes invasives afin de gérer le problème à la racine ;
Il est bon d'effectuer des relevés pour limiter la propagation.
Il existe deux grandes stratégies pour lutter contre les plantes invasives : la prévention et la gestion. La prévention consiste à éviter de nouvelles introductions dans l'environnement. La gestion, elle, vise à limiter l’expansion des populations, voire même à les éliminer totalement. Il est toujours plus facile et moins coûteux d'agir préventivement.
En 2004, la ville de Copenhague a décidé d'arrêter de combattre la berce du Caucase au moyen d'herbicides. À cela, elle a préféré choisir la coupe nette des racines.
En 2010, l'ONG danoise Ecological Council, un membre de PAN Europe, a conçu une campagne mettant en avant l'urgence de prévenir l'apparition et lutter contre la propagation des espèces de plantes invasives. En effet, « plus une plante invasive se propage dans la nature, plus les dommages qu'elle cause sont importants. Par conséquent, plus on tarde à s'occuper du problème, plus le coût de son éradication ou de sa gestion augmente. » L'ampleur des efforts de gestion qui sera transmis aux générations futures dépend largement du moment où nous commencerons nos efforts. L'expérience démontre que la prévention coûte moins chère que la lutte. De même, plus tôt le problème est pris à bras le corps, moins il en coûtera à la société.
L'expérience de la commune de Lyngby-Taarbaek montre que la berce du Caucase peut être éradiquée grâce à des efforts probants. On peut donc espérer que dans le futur, il n'y aura plus besoin de contrôles.
Dans la commune de Lyngb- Tarbaek, la berce du Caucase a été totalement éliminée grâce à un groupe de volontaires travaillant en étroite collaboration avec l'ONG danoise Ecological Council !
La ville de Copenhague a engagé l'ONG danoise Ecological Council afin d'éradiquer la berce du Caucase. Hans Nielsen, le chef de projet raconte : « La berce du Caucase n'a toujours pas été éradiquée de la ville de Copenhague, mais nous y sommes presque. À l'origine, le plan n'incluait pas toutes les zones de la ville, c'est pourquoi la coupe nette des racines n'a été mise en place qu'il y a quelques années. Mais les progrès sont visibles : l'espèce diminue chaque année, et d'ici 3 ou 5 ans, on devrait en être arrivée à bout. »
La commune de Ballerup a adopté un plan d'action qui s'étend de 2010 à 2016 et qui a pour but de combattre la berce du Caucase en utilisant des techniques de contrôle manuel et mécaniques telles que la coupe nette des racines, la coupe d'ombelle, la couverture plastique, les flammes directes ou le pâturage.
Des groupes de volontaires se sont joints à la municipalité pour combattre les occurrences de berce du Caucase sur les terres des communes de l'entité. À l'heure actuelle, il existe cinq groupes de 2 à 7 personnes chacun. La municipalité met à disposition des outils (bêches, gants) et organise des réunions dont celles en début et en fin de saison afin de discuter de plans d'actions, de nouvelles méthodes de contrôle et des problèmes rencontrés durant la saison. Elle offre également un lunch ou un dîner quand les portes ouvertes sont organisées.
Des bénévoles ont arraché manuellement les repousses des renouées du Japon deux fois par semaine de mars à octobre. Au bout de deux ans, la renouée a presque disparu dans les stations traitées, laissant place à la végétation indigène (ronces, prêles, benoîtes, épilobes, lierre, chêne…)
De nombreuses communes danoises utilisent la cellule interdépartementale (Danish Road Directorate), qui parcourt déjà le pays pour s'occuper de l'état des routes, afin de recenser les espèces invasives.
Un site Internet est un outil précieux grâce auquel les citoyens peuvent encoder leurs observations (insectes, oiseaux, mammifères, plantes…) Un système d'alerte des plantes invasives a été mise en place : les gestionnaires publics peuvent souscrire au système et recevoir automatiquement une alerte précoce lorsqu'une espèce surveillée est observée dans leur région.
La gestion des cimetières est un sujet délicat, car elle touche à des lieux symboliques et hautement affectifs. Les herbes indésirables sont souvent d'abord perçues comme un abandon du lieu par le gestionnaire, voire même comme une profanation. Mais durant la transition, les mentalités évoluent et l’introduction et l’acceptation du monde végétal de manière structurée, harmonieuse et diversifiée permettent de changer ce regard. Une bonne communication est naturellement primordiale pendant le processus (voir question 17) afin d'arriver à une gestion des cimetières équivalente à celles des réserves naturelles. La gestion écologique des cimetières permet de renforcer la présence de la nature en ville. C'est un élément important du maillage vert urbain.
Assistens kirkegaarden Copenhagen (Denmark), Photo © Wikipedia
L'impulsion de la Belgique vers une gestion des cimetières respectueuse de l'environnement a atteint un tel stade que quelques espèces menacées ont fait leur réapparition, d'autant que de plus en plus de cimetières sont désormais gérés comme des réserves naturelles.
Toute négligence est remarquée davantage dans les cimetières, qui sont des lieux générant une grande émotion chez la population. Et la meilleure façon de les gérer est de les éviter en informant la population bien à l’avance sur les intentions de changement. Le passage à des cimetières végétalisés doit être annoncé par de grands panneaux explicatifs bien visibles. L’entretien des cimetières végétalisés doit également être très soigné – tonte régulière des espaces enherbés par exemple. Trois cimetières ont obtenu le label cimetière-nature de la Région wallonne.
Uccle a été la première commune bruxelloise à avoir mis en œuvre des plans de gestion écologique pour les cimetières du Dieweg (en 2011) et de Verrewinkel (en 2009). Ces espaces de respectivement 3,24 et 10,44 hectares constituent des éléments centraux dans le maillage vert du sud de Bruxelles. Une importante diversité d’espèces animales et végétales, dont certaines très rares, y a trouvé refuge d’où l’intérêt de les préserver par une gestion durable et réfléchie. Dans le cadre de l’Agenda 21, de nombreuses actions ont ainsi été réalisées : aucune utilisation de pesticide ou d’herbicide sur le site, arrachage régulier de la renouée du Japon, formation du personnel d’entretien à la gestion écologique, système de rotation pour l’entretien des parcelles, fauchage tardif et soutenu, plantation de « plantes couvres-sol », création de puits d’infiltration pour la gestion de l’eau de pluie et ainsi de suite.
http://www.uccle.be/actualites/les-cimetieres-de-verrewinkel-et-du-diewe...
Au début des années 1800, aller pique-niquer ou prendre le thé au cimetière était une pratique courante et populaire pour les résidents de Copenhague. Dans son récit d'une visite de Copenhague en 1827, le poète suédois Karl August Nicander se rappelle avec délice le cimetière d'Assistens : « Afin de profiter encore d'une douce et belle célébration, je sortis un soir par la Nørre Port (porte du Nord) et je me rendis au cimetière d'Assistens. Il s'agit d'un des plus beaux lieux de recueillement d'Europe. Les arbres feuillus, les allées ombragées, les magnifiques parterres fleuris, les sanctuaires protégés du soleil par des peupliers, les tombes de marbres surplombés par les saules pleureurs, les urnes et croix enveloppées de roses, de parfums et de chants d'oiseaux, tout cela donnait à cet endroit de mort l'aspect d'un bout de paradis. »
Aujourd'hui, le cimetière a conservé sa fonction d'autrefois, mais il est aussi une attraction touristique. De plus, il est l'espace vert le plus grand et le plus important du quartier de Nørrebro.
https://en.wikipedia.org/wiki/Assistens_Cemetery_%28Copenhagen%29
Photo © Flanders Environment Agency (VMM)
Les blocs, pavés ou dalles avec joint-ciment sont parfois utilisés pour les allées ou les assises du mobilier urbain (bancs, panneaux, poubelles…). Lorsque les joints sont endommagés, les plantes indésirables peuvent y pousser. La meilleure solution est alors de réparer les joints.
Ils peuvent être mise en place pour marquer certains accès ou pour des zones de parking. Le passage de la tondeuse suffit en général à les entretenir dans les espaces suffisamment larges. Dans les zones plus difficiles d’accès, différentes méthodes de désherbage peuvent être utilisées, telles que les balayeuses ou le désherbage thermique.
Les terrains de sport sont légion et il serait dommage que ces lieux de plaisir deviennent des lieux de maladie en raison de l'usage des pesticides. À plus forte raison que ces terrains sont souvent fréquentés par des groupes vulnérables tels que les enfants.
Photo © Flanders Environment Agency (VMM)
Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir dans la gestion des terrains de sport. Une première étape serait de demander aux utilisateurs eux-mêmes quelles sont leurs attentes afin d'établir une base de travail.
Pour les terrains inertes (terrain de pétanque, de tennis, pistes d'athlétisme...), leur utilisation suffit souvent à leur entretien. Parfois, il est nécessaire de désherber les surfaces imperméabilisées avec du matériel thermique, des jets à haute pression ou des balayeuses.
Les terrains de sport engazonnés sont les plus problématiques. Il y a constamment une contradiction entre la logique sportive et la logique agronomique et horticole. Trouver une solution pour les services techniques est un véritable défi.
« Au Naxhelet Golf Club, nous nous efforçons de nous passer des pesticides. Les greens n'ont plus été traités aux pesticides depuis près de deux ans maintenant. C'est un défi de taille, car le gazon est l'élément principal d'un parcours de golf. Tous les problèmes de maladies doivent être régulés naturellement. Le seul pesticide que nous utilisons encore à certains endroits bien précis est un herbicide spécifique qui s'attaque principalement au chardon. En effet, le parcours est neuf et nous cherchons à enrayer sa progression. Notre objectif est d'en être venu à bout d'ici deux ans. »
Frédéric Cahay, agronome et green keeper en chef, Naxhelet Golf Club, Wanze, Belgique
En collaboration, La Danish Golf Union (DGU), la Danish Greenkeepers Association, la Danish Environmental Protection Agency, la Danish Society for Nature Conservation, le Danish outdoor Council et le Danish Ways of Sports ont créé en 2014 un prix environnemental. Ce prix est une contribution concrète aux objectifs danois de rendre les parcours de golf du pays zéro pesticide.
L'attribution du prix est plutôt évidente. En effet, « sur l'île de Samsø, les clubs de golf locaux ont remplacé les pesticides par des algues, du fumier de poules et par des moutons qui s'occupent de la “tonte”.
De plus, le système d'irrigation traditionnel utilisé dans la majorité des parcours de golf a été remplacé à Samsø par un dispositif de pompage alimenté par énergie solaire.
Nous laissons la nature faire son travail, elle est une alliée et non une ennemie. Nous ne pouvons plus continuer à façonner la nature à notre volonté. Nous préférons que la nature vienne nous donner un coup de main. »
Thomas Friis Pihlkjær, chefgreenkeeper Samsø Golfklub
De l'avis de plusieurs experts, l'idéal est la complémentarité. Un terrain synthétique pour les entraînements et un terrain en gazon naturel pour le plaisir et la qualité du jeu. Mais attention les deux types de terrains s’entretiennent de manière complètement différente.
« Nous avons tous le droit de vivre dans un environnement sain, libéré de tout pesticide. Nous sommes tous également responsables de la santé et de la beauté des paysages qui nous entourent. Par exemple, chaque jour nous choisissons ce que nous mangeons. Ensemble nous pouvons choisir comment notre nourriture est produite et si nous désirons qu'elle soit traitée avec des pesticides.
En tant que citoyen nous pouvons agir individuellement et collectivement pour nous assurer que l'environnement dans lequel nous vivons est sain et agréable. Les communautés urbaines et les jardins familiaux sont les exemples les plus parlants de ces espaces reconvertis en espaces de convivialité.
Il est fondamental que les municipalités ouvrent un dialogue avec leurs administrés, afin de trouver des solutions en partenariat pour des communes zéro pesticide, où la biodiversité et la convivialité sont des objectifs à atteindre pour le bien-être de toute la communauté. C'est à ce moment-là que nous aurons des villes dynamiques et florissantes. »
Carlo Petrini, Président de Slow Food, association internationale de terrain sans but lucratif active dans plus 160 pays.
Le public -les citoyens- doit être informé dès le début des intentions de changement vers le zéro pesticide et de la manière dont ce changement va se concrétiser. Ne pas le faire peut conduire à des réactions de rejet qui risquent de compromettre les plans de la commune d’arrêter l’utilisation de pesticides dans les espaces publics. D’autre part, les habitants de la commune doivent également être informés de leurs obligations concernant l’entretien des espaces publics dont ils sont responsables, notamment les trottoirs.
Park in Olat (Spain), a green meeting point. Photo © Eddy Zijlstra
Tant la Wallonie que la Flandre proposent des campagnes de sensibilisation.
Le programme Acceptaflore en France examine les différentes perceptions des citoyens sur la flore spontanée en ville. Les résultats aident les gestionnaires à mettre en place une politique de réduction des pesticides plus adaptée. Acceptaflore a même publié des recommandations; ces documents contiennent de nombreuses fiches-outil sur la communication avec la population.
L'ONG flamande Velt possède une variété de services pour les citoyens. De plus, son site internet est une vraie mine d'or contenant de nombreux conseils de jardinage zéro pesticide. Elle répond également à toutes les questions que les citoyens peuvent se poser concernant la gestion respectueuse de l'environnement des terres. Velt a récemment lancé une campagne afin d'interdire la vente de pesticides aux particuliers.
Une telle approche est primordiale dans l'avancée vers un monde sans pesticide.
Natagora a développé un guide de bonnes pratiques sur les alternatives aux pesticides.
Natagora utilise également son label « Réseau Nature ». Il peut être attribué à des espaces publics qui respectent une charte en cinq points incontournables, dont celui de ne pas utiliser de pesticides chimiques. Les espaces qui respectent cette charte reçoivent le label ; ils peuvent ainsi le mettre en avant et l'utiliser comme moyen de communication et de sensibilisation auprès des passants.
Un cycle de conférences sur les espaces publics zéro pesticide a été organisé à Bruxelles par l'ONG Apis Bruoc Sella, avec le soutien de Bruxelles Environnement. Ces conférences, destinées aux 19 communes de Bruxelles, avaient entre autres pour thème la communication.
Les ONG peuvent aussi prêter main-forte afin d'illustrer les étapes nécessaires à la réussite d'un projet d'écologisation.
Les citoyens ne doivent pas seulement être informés, ils ont aussi un rôle à jouer, non seulement pour la sensibilisation au zéro pesticide, en n'en parlant autour d’eux, mais aussi parce qu’ils sont responsables de l’entretien des trottoirs.
Volunteers managing invasive alien species (Denmark), Photo © Commune of Furesø
Il s'agit d'une bonne assurance de faire accepter les herbes spontanées. . En permettant aux citoyens de verduriser le pied des murs, le pied des arbres, les espaces non végétalisés, on permet une meilleure appropriation des nouveaux concepts et la délégation d'une partie du travail.
La gestion des plaintes peut être utilisée pour impliquer les citoyens, en les informant des enjeux et en leur donnant un rôle actif. La désignation d’une personne de contact unique au sein de l’institution, formée et impliquée dans le projet, permet souvent de désamorcer les problèmes.
Team of gardeners in Watermael Boitfort (Belgium), Photo © Commune of Watermael Boitfort
Pour les plaintes verbales durant le travail des ouvriers communaux, il est nécessaire de former ces derniers en les impliquant dans le projet. Les agents communaux deviennent ainsi de véritables ambassadeurs de la politique zéro pesticide de la commune.
Les plaintes provenant des citoyens sont parfois révélatrices de problèmes de terrain ignorés du personnel communal ; des mesures peuvent alors être prises pour y remédier. Néanmoins, la plupart des plaintes viennent de la méconnaissance du projet dans son ensemble ; une bonne communication en amont est donc indispensable, mais pas suffisante.
Les plaintes ne doivent pas rester lettre morte. Il doit être répondu à chacune et, si cela s’avère nécessaire, les plaintes doivent être analysées pour permettre d'affiner le travail des gestionnaires des espaces verts. Il ne faut cependant pas qu’elles paralysent la transition vers le zéro pesticide.
Gardez à l’esprit que toute pratique, quelle qu’elle soit, attirera des plaintes : ce sont toujours les quelques mécontents qui crient le plus fort. Il serait dommage d’entraver une dynamique d’amélioration du cadre de vie de tous pour une poignée de personnes. Comment rallier les jardiniers responsables des espaces verts à l’objectif de ne plus utiliser de pesticides ? Quelle est l'utilité de les former ?
Les espaces verts sont gérés par un grand nombre de services différents qui varient de commune en commune : environnement, travaux publics, espaces verts, voiries, état civil… Une réorganisation des services, des réunions régulières et un ajustement des tâches sont parfois nécessaires pour assurer une meilleure coordination.
Apple orchard Parc Solvay (Belgium), Photo © Brussels Envionment (IBGE)
La majorité des communes belges veillent déjà à ce que les différents organes de gestions communiquent entre elles, se rencontrent régulièrement et travaillent ensemble vers un objectif commun.
Tant les décideurs que les jardiniers eux-mêmes doivent comprendre que leur rôle a changé, évolué. Les jardiniers sont amenés à acquérir de nouvelles compétences techniques en adéquation avec leur rôle d’entretien de l’espace public sans l'usage des pesticides.
Photo © Commune de Beersel
Il est nécessaire d'expliquer et d'expliciter que le non-usage des pesticides n'est pas un retour en arrière et que l'acquisition de nouvelles techniques est une opportunité d'évolution. Certains jardiniers, spécialisés dans le fleurissement, voient parfois leur savoir-faire dévalorisé. Cette base de connaissances peut se muer par exemple vers un approfondissement de la botanique qui permettra de reconnaître rapidement les plantes à problèmes et les plantes utiles et d'agir rapidement à la racine. C'est l'opportunité pour le jardinier d'apprendre de nouvelles techniques, comme le fauchage. Si certains se plaindront de l'abandon des pulvérisateurs, d'autres seront heureux de pouvoir travailler tranquillement sans masque et équipement de protection.
Le jardinier doit être plus qu'un exécutant et doit être intégré totalement, dès le départ, à tous les processus de transformation vers une commune sans pesticide. Sa compétence du terrain sera valorisée et intégrée dans les nouveaux projets. Il est également important d'impliquer les jardiniers en organisant des sessions de formation, des visites de communes zéro pesticide environnantes, d'échanger avec les autres jardiniers et ainsi de suite.
Venez jeter un coup d'œil sur la carte de PAN Europe, elle regroupe les communes qui pourraient bien vous inspirer à faire de même. Contactez-nous si vous avez des questions, ajoutez lien vers la carte.
« La FREDON Alsace, un syndicat professionnel agricole, est l’acteur référent pour la sensibilisation des communes alsaciennes et leur accompagnement dans la démarche “zéro pesticide”. En effet, dès le démarrage de la transition vers le zéro phyto, les agriculteurs de la région Alsace ont soutenu les villes et villages qui s'engageaient dans cette démarche. Le principal souci des agriculteurs était et est toujours de réduire l'utilisation des pesticides au niveau global. Ils ont mis leur savoir-faire, acquis par la pratique d'une culture raisonnée n'utilisant les pesticides qu'en dernier recours, au service des municipalités. Grâce à cette collaboration entre les agriculteurs et les villes et villages vers l'abandon des pesticides, des emplois ont été créés avec le soutien de l'agence de l'eau et de la région Alsace. Les agriculteurs ont été et sont toujours un élément moteur de cette démarche, parce qu'ils y croient.»
Philippe Rothgerber, producteur alsacien de pommes biologiques, jus de fruits et membre du conseil d’administration de FREDON Alsace
Quand on approche la question du coût financier des alternatives aux pesticides, il est bon de garder à l'esprit :
Ces enquêtes, limitées aux changements à court terme, ont évalué les coûts des investissements initiaux d'une nouvelle gestion comme l'acquisition de nouvelles connaissances grâce aux formations ou encore l'achat de nouveaux matériaux.
L'enquête allemande réalisée par l'ONG Bund en 2015 conclut que l'usage des pesticides revient moins cher que les techniques alternatives. En effet, ces dernières requièrent de plus grandes équipes de travailleurs et une augmentation des coûts d'investissement pour les matériaux, entre autres choses. Ainsi :
En 2011, l'enquête flamande réalisée par l'intercommunale pour l'agence au développement de la région de Kempen, Flandre, Belgique (IOK) s'attachait à comprendre si les gestions zéro pesticide étaient plus chronophages. Les communes ne sont pas parvenues à un consensus :
La question de comment et quand s'organiser est très importante. Parvenir à un équilibre des coûts va dépendre du moment où la commune commence sa nouvelle gestion. En effet, on sait que la gestion des espèces de plantes invasives coûte nettement moins cher si le problème est pris à temps.
Pour terminer, il est intéressant de noter que les communes pionnières ont bien souvent pris le temps de chercher et de tester de nouvelles technologies. En donnant accès à leurs expériences, le coût des techniques alternatives pourrait diminuer, et par la même l'impact financier de la gestion zéro pesticide.
Selon nous, vous devriez voir le coût potentiel temporaire comme un investissement pour le futur ; envisager d'autres vivaces, d'autres méthodes... Engagez-vous sur cette voie étape par étape, notre planète en a besoin.
PAN Europe s'engage à donner accès à l'information sur les nouvelles technologies et à redécouvrir les anciennes méthodes pour parvenir à une gestion zéro pesticide. Nous avons, dès lors, développé un site web européen pour attirer l'attention des communes pionnières dans toute l'Europe (lien) et d'en tirer des leçons.
Les pesticides sont considérés comme l'option la plus économique sur le court terme alors que sur le long terme les conséquences sur l'environnement et sur la santé sont ignorées. Pour un avenir durable, il ne suffit pas que les communes remplacent leurs pesticides par des méthodes alternatives (biologique ou mécanique). Ce qu'il est nécessaire de faire, c'est de totalement repenser notre rapport à l'environnement, afin que les changements soient acceptés (les cimetières fleuris, les dalles avec des fleurs sauvages…)
L'exemple présenté par les autorités est un outil majeur pour parvenir à ce que tout un chacun, du simple citoyen à l'agriculteur, prenne conscience de l'urgence de gérer notre planète d'une manière plus responsable.
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http://www.mce-info.org/Pdf/expo_communessanspesticides.pdf
http://www.strasbourg.eu/environnement-qualite-de-vie/nature-en-ville/ze...
https://stad.gent/natuur-milieu/nieuws-evenementen/pesticiden-het-gezond...
https://stad.gent/natuur-milieu/u-houdt-van-gent/creëer-meer-groen/stoep-én-tuin-zonder-pesticiden
http://www.lens.be/news/zero-pesticides-en-wallonie
http://watermaal-bosvoorde.be/nl/Bestanden/1170/avril2015.pdf
Trailer: https://youtu.be/Veu7Dikqr4g or www.byebyepesticides.flowers
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Turf laying: http://www.gestiondifferenciee.be/files/Fiches/Fiche-Enherbement.pdf
Flower meadows: http://www.gestiondifferenciee.be/files/Fiches/Fiche-FleurissementDiff.pdf
Lawns/sports grounds: http://www.gestiondifferenciee.be/files/Fiches/Fiche-TerrainsSport.pdf
Guide to pesticide free design: https://www.vmm.be/publicaties/pesticidenvrij-ontwerpen
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http://www.lille.fr/cms/accueil/cadre-vie/parcs-jardins-promenades-lille...